Lors d’une promenade récente, je suis passée du brouillard au soleil après une heure de marche.
Bien qu’une partie de moi s’impatientait de retrouver la pleine lumière, c’est en acceptant cet entre-deux que m’est apparue une forme de contentement.
Ceci m’a amenée à une analogie intéressante…

Nous vivons dans un monde très polarisé.
Et nous nous traitons, nous et notre corps, un peu de la même façon.
Soit nous courons après les résultats et la performance,
soit nous nous réfugions dans le calme et le lâcher-prise total.
Mais qu’y a-t-il de mal à être entre les deux ?
Une amie m’a récemment raconté qu’elle et son mari avaient commencé à s’entraîner avec un coach.
Ils ont passé la septantaine et se sentent plus forts et plus heureux que jamais — j’adore ça.
Puis elle m’a dit que parfois, malgré tous ses efforts, son corps ne répondait plus.
Alors je lui ai posé ma question préférée :
« As-tu essayé de faire le même mouvement… mais avec moins d’intensité ? »
Je trouve fascinant à quel point nous sommes conditionnés à forcer.
À croire que moins d’effort équivaut à moins de valeur.
Qu’il faut pousser pour mériter.
Que « pas de douleur, pas de résultat » reste une vérité absolue.
Après plus de vingt ans à accompagner les personnes à reconstruire une relation de coopération avec leur corps, je crois profondément que cette croyance mérite d’être réécrite.
La vraie performance — ce que j’appelle la performance organique — naît de la fluidité. De la capacité à se sentir bien, sans pression.
De la présence à soi, pas de la tension.
Du relâchement, pas du contrôle.
La prochaine fois que vous sentez que vous forcez — physiquement ou mentalement —
essayez cette petite expérience :
Diminuez l’intensité,
abaissez vos attentes,
et observez ce qui se passe…

Vous découvrirez peut-être, comme dans cette lumière brumeuse,
que l’abondance ou les résultats ne viennent pas toujours de la poursuite effrénée d’un objectif.
Parfois, ils naissent simplement de l’acceptation de ce qui est, de la capacité à accueillir l’inconfort ou l’imperfection, et du choix de faire moins… pour avancer mieux.